Quand un "non!" dit "oui!"

Nous vivons dans une époque dans laquelle, pour des raisons que nous comprenons tous, la notion de consentement est largement interrogée, et en général pour de bonnes raisons.

Pour l'auteur d'un roman, le consentement est évidemment d'une autre nature puisqu'il concerne l'avis que des éditeurs porteront sur sa prose. Le consentement n'est en pas en l'occurrence la nécessaire vérification que l'Autre est d'accord pour une petite ou grande aventure, mais l'expression par une Institution de l'avis qu'elle a porté sur la proposition de livre.

Dans ma faible expérience, les éditeurs répondent (ou pas...), et la majorité des réponses est négative. La plupart du temps, l'éditeur fait référence à l'inadéquation du roman à sa ligne éditoriale, ou, malgré la qualité de l'écriture du roman, à l'extrême concurrence qui ne permet pas d'envisager une édition dans leurs collections.

Au milieu de ces réponses convenues (et de quelques réponses positives dont celle des éditions Maïa bien sûr...), un courrier d'éditeur mérite me semble-t-il que nous nous y arrêtions. Vous pouvez le lire en cliquant sur l'image associée à ce post. Je l'ai caviardé afin de le rendre anonyme.

En quoi ce courrier est-il exceptionnel : il décrit l'avis du comité de lecture de cet éditeur qui exprime une sympathie pour le roman qui est émouvante, avant de conclure par la décision de ne pas éditer le livre.

En première approche, vous pourriez penser que c'est un "non" de plus, et imaginer une déception supplémentaire. Pourtant ce ne fut pas ma perception.

Dans ce moment particulier durant lequel un auteur inexpérimenté attend les réponses de professionnels ayant droit de vie ou de mort sur l’œuvre, la lecture de cet avis a été une vraie piqûre de confiance. Il m'a permis, au delà des avis de proches, au delà de l'acceptation du roman par un éditeur (qui était déjà acquise dans mon cas) de percevoir un avis externe rédigé, précis dans l'expression des sentiments des lecteurs, encourageant pour le profane que je suis.

Un "non" qui m'a renvoyé un grand "oui"'!

"non", nous ne pouvons pas vous publier!

"oui" nous avons apprécié la lecture.

et moi de rajouter : chouette! il faut donc que je continue!